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Asthme chez les enfants

 

Stress et grossesse : des risques d'asthme pour bébé ?

La grossesse peut être source de stress. Attention, ces tensions ne sont pas anodines pour la mère mais pas seulement: elles pourraient augmenter le risque d'avoir un enfant asthmatique. Une bonne raison pour rester durant neuf mois aussi zen que possible! Pour les femmes actives, il est toujours difficile de concilier vie professionnelle et maternité.

Présentée dans le cadre du congrès européen de pneumologie 2008, une nouvelle étude relie le stress pendant la grossesse à un risque d'avoir un enfant asthmatique..

 

Découverte britannique :
l'anxiété d'une femme enceinte prédisposerait son enfant à devenir asthmatique

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Les femmes enceintes stressées, en particulier en fin de grossesse, courent un risque accru d'avoir un enfant qui deviendra asthmatique. C'est ce que révèle une étude britannique menée sur une cohorte de plus de 5 800 familles et présentée à Berlin au Congrès annuel de la Société Européenne de Pneumologie (ERS). Pour les femmes enceintes très anxieuses, le risque que leur enfant devienne un jour asthmatique serait même de 65% plus élevé que pour des mères très peu anxieuses.

L'asthme, la plus fréquente des maladies chroniques en pédiatrie, touche environ un enfant sur dix. Bien que les causes de cette affection respiratoire ne soient pas encore toutes élucidées, il est établi que les crises peuvent être provoquées, entre autres, par des facteurs psychologiques ou émotionnels.
Deux études ont même mis en évidence récemment un lien entre l'anxiété des proches de l'enfant (mère ou travailleur social par exemple) et le développement précoce de sifflements respiratoires. Mais dans les deux cas, seule la période post-natale a été analysée.

Or, des expériences chez des mammifères adultes exposés à un stress prénatal ont montré que chez ces animaux on constatait une altération tant de l'axe hypothalamo hypophysaire (qui contrôle les hormones liées aux grandes fonctions de l'organisme) que du système immunitaire. Ces perturbations les prédisposeraient à une inflammation des voies aériennes et à une hyperréactivité bronchique.

 

Plus de 5 800 familles suivies pendant huit ans

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En l'absence de données comparables chez l'homme, Raquel Granell (Département de médecine sociale, université de Bristol, Royaume-Uni) et son équipe ont donc décidé d'entreprendre une vaste étude prospective sur le sujet.

"Notre première hypothèse était qu'un stress maternel pendant la grossesse était associé à un asthme infantile. Notre deuxième hypothèse était que cet effet ne passait pas par l'intermédiaire d'un mécanisme allergique, et qu'il serait plus fort chez les enfants non sujets à l'allergie que chez les autres" a expliqué à Berlin Raquel Granell.
Les résultats qu'elle a présentés au Congrès confirment brillamment que la première hypothèse des chercheurs britanniques était la bonne.

Pour analyser le rôle sur l'asthme de facteurs psychologiques anténataux, l'équipe de Bristol s'est appuyée sur les participantes d'ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children), une cohorte de femmes enceintes vivant dans l'ancien comté d'Avon et qui devaient accoucher entre le premier avril 1991 et le 31 décembre 1992.
Cette importante étude épidémiologique, qui a déjà donné lieu à plusieurs publications sur d'autres aspects, avait pour principal objectif d'identifier le rôle des facteurs génétiques et environnementaux sur le développement infantile. Au total, plus de 14 000 familles y ont été incluses.
Raquel Granell a retenu quant à elle 5 810 de ces couples mère/enfant, ceux pour lesquels les données nécessaires à son étude étaient exploitables.

L'anxiété maternelle a été évaluée par des auto-questionnaires remplis à 18 et 32 semaines de grossesse, permettant un classement en quatre sous-groupes d'anxiété croissante. Quant à l'asthme infantile, il a été recherché vers l'âge de sept ans et demi, également grâce à des questionnaires soumis à la mère.
Sur le plan clinique, une recherche d'hyperréactivité bronchique a en outre été réalisée à l'âge de huit ans par le test à la méthacholine, parallèlement à des pricks tests cutanés destinés à déterminer si l'asthme était d'origine allergique et à quels allergènes l'enfant était sensible.

Un asthme a été mis en évidence chez près de 13% des bambins. Et comme ils s'y attendaient, les auteurs ont confirmé un fort lien entre la présence d'une anxiété maternelle à 18 et surtout à 32 semaines de grossesse, et celle d'un asthme de l'enfant à l'âge de sept ans et demi. Le risque d'asthme s'est avéré ainsi augmenter en moyenne de 17% chez les enfants dont la mère était stressée à 32 semaines de grossesse, et de 14% pour un stress à 18 semaines, a précisé Raquel Granell au Congrès.

 

Un risque d'asthme multiplié par 1,65 en cas d'anxiété intense

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Les résultats sont encore plus impressionnants quand la future mère faisait partie du sous-groupe le plus anxieux : l'excès de risque d'asthme peut alors atteindre 65% pour un stress maximal à 32 semaines, et 53% pour une forte anxiété à 18 semaines de grossesse.
Ces augmentations relatives de risque d'asthme sont légèrement atténuées après élimination de tous les autres facteurs, mais ils restent statistiquement significatifs, ont souligné les auteurs.

Raquel Granell et ses collègues ont insisté aussi sur le fait qu'ils n'avaient mis en évidence aucun biais lié à l'utilisation d'auto-questionnaires (car les mères anxieuses sont susceptibles d'annoncer davantage de symptômes).
Les chercheurs ont encore relevé que les familles perdues de vue pendant la période d'observation se sont révélées avoir un niveau d'anxiété un peu plus élevé, ce qui veut dire que les résultats présentés au Congrès sont même plutôt en dessous de la réalité.

Certes, reconnaît Raquel Granell, le stress n'a pas été mesuré directement par l'équipe médicale, et il est impossible de savoir si les troubles anxieux des futures mères étaient passagers ou chroniques.
Toutefois, l'analyse d'un petit échantillon de cette cohorte par d'autres auteurs avait mis en évidence une corrélation entre l'anxiété maternelle pendant la grossesse et un trouble de la sécrétion de cortisol à l'âge de dix ans. Il semble donc que l'hyperréactivité bronchique et l'asthme des enfants victimes de stress anténatal soient plus probablement liés à des troubles hormonaux de l'axe hypothalamo-hypophysaire qu'à un mécanisme d'origine allergique, ont souligné à Berlin les chercheurs britanniques.

Le travail présenté au Congrès annuel de l'ERS constitue une première importante. Il s'agit en effet de la première étude prospective chez l'homme d'une association entre l'asthme infantile et l'anxiété de la mère lors de sa grossesse, association qui se révèle être proportionnelle à l'intensité de l'anxiété maternelle.

 

Contact

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Raquel Granell

Tél.: +44 7968079410
E-mail: raquel.granell@bristol.ac.uk

   
 
     
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